CRISE COVID-19 : Briochin contribue et soutient ceux qui sont en première ligne

Dans cette période de crise inédite, les PME françaises font face à de multiples obstacles (sanitaires, économiques et réglementaires) qui évoluent de jour en jour. Sécuriser leurs équipes, maintenir la production, livrer leurs clients pour nourrir les français...elles sont sur tous les fronts et inventent de nouvelles solidarités. Soutenez-les PME françaises plus que jamais !

Philippe ALLIO, PDG de BRIOCHIN (produits d'entretien et d'hygiène) basé à Saint Brieuc et Saint Malo témoigne :

FEEF : Quelles actions avez-vous mises en œuvre face à la crise ?

Philippe Allio
: Toutes les mesures de protection sont prises (fermeture du réfectoire, des salles de pause et des vestiaires, séparation des équipes de production (2X8) pour éviter tout croisement, rappel perpétuel et affichage des bonnes pratiques, interdiction aux chauffeurs de rentrer dans l’entrepôt, distribution de Solution hydro-alcoolique dont nous démarrons la production face à l’appel à l’aide des hôpitaux et soignants locaux. Nous livrons gracieusement le produits aux soignants locaux (mais aussi à la Gendarmerie) et cela a aussi boosté le moral des équipes en interne. Nous sommes tous mobilisés à 100% pour contribuer et soutenir ceux qui sont en première ligne et je suis très fier de mes équipes qui font face. Le siège social est fermé et nous concentrons nos efforts dans l’usine, là où tout se joue.

FEEF : Quels sont les problèmes majeurs que vous rencontrez ?

Philippe Allio : Approvisionnements très tendus avec une incertitude à chaque livraison, organisation interne difficile et nous devons travailler en mode dégradé que nous réajustons chaque jour selon l’effectif et les matières disponibles, il faut être très, très souple et s’adapter toutes les heures. Nous devons faire des choix et accepter certaines ruptures.  

Baisse de l’offre de transport et augmentation massive et brutale de prix des livraisons (certains profitent de la situation mais nous nous en souviendrons post crise), tension sur la trésorerie. Tout ce qui est hors GSA et export Asie a stoppé 100 % des commandes. Pour la GSA, nos clients jouent le jeux et sont compréhensifs face à cette situation et nous demandons qu’il n’y ait pas  de pénalités sur les retards et manquements de livraison.

FEEF : Selon vous, y'aura-t-il un avant et un après cette crise ?

Philippe Allio : Oui, nous devrons réadapter l’entreprise et repartir d’une page blanche, nous réinventer, sans avoir peur et en refusant les dogmes et les recettes dépassées. Ce sont ceux qui s’adapteront vite au changement sociétal, au sens large, qui  seront les acteurs de demain. Tout est à construire, à repenser, à oser.  Le challenge sera difficile mais passionnant.

Pour la relation commerciale, nous espérons que les négociations 2021 seront à la hauteur de l’enjeux national, il ne s’agit plus de répartir la valeur ajoutée mais de sauver notre industrie. Nous espérons aussi  que l’ensemble des distributeurs fera une place majeure aux PME et ETI Françaises dans leurs rayons et réduirons la part des importations à bas prix. C’était déjà le cas, fort heureusement,  pour trois distributeurs.

Il faudrait que ce soit la norme car autrement tout le monde sera lourdement perdant, y compris les distributeurs. Collectivement, nous devons inventer une relation commerciale responsable et citoyenne et ne plus s’arrêter sur une vision financière court-termiste, sans prise en compte des conséquences pour la collectivité. Les consommateurs ne nous le pardonneraient pas et ils auraient raison.

Nous avons des contacts extraordinaires avec des distributeurs qui sont venus apporter leurs soutiens (y compris par un paiement comptant) ou simplement prendre des nouvelles.  Je tenais au nom de tous les collaborateurs à les remercier.