Proposition de loi sur les produits de consommation : ne sacrifions pas les fabricants PME-ETI et notre souveraineté industrielle !

Avec l’arrivée au Sénat le 15 février de la PPL Descrozaille, 40 Dirigeants de PME-ETI fabriquant des produits DPH (Droguerie Parfumerie Hygiène) appellent les Sénateurs à limiter d’urgence la surenchère promotionnelle dans les enseignes de la Grande distribution. La pérennité d’un grand nombre de ces PME-ETI, garantes du tissu industriel dans les territoires et de l’emploi local, est en jeu.

Alors que les pouvoirs publics légifèrent quasiment tous les deux ans dans l’alimentaire, il est un secteur oublié et malmené des politiques publiques : celui des produits destinés à l’hygiène, beauté et entretien.

Pourtant, derrière ces produits du quotidien, il y a un très grand nombre d’ETI et de PME qui fabriquent en France, développent des savoir-faire d’excellence et participent à notre rayonnement à l’international. Nos entreprises contribuent en effet fortement au maillage industriel de l’Hexagone par leur ancrage historique et l’importance donnée à la fabrication française et à l’emploi qualifié (250 000 emplois directs et indirects).

Dans ce cadre, nous nous demandons comment le gouvernement peut-il autant vouloir s’engager dans la réindustrialisation de la France et, parallèlement, par son inaction accélérer la désindustrialisation de nos entreprises implantées dans les territoires ? C’est un pari dangereux : au mieux, il s’agira d’un jeu à somme nulle ; dans le cas contraire, ce désintérêt sonnera le glas de notre tissu productif.

Les répercussions économiques de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, avec l’inflation généralisée des coûts, sont venues fragiliser encore davantage l’équilibre économique de nos entreprises. Pris en étau, nous sommes dans l’incapacité de vendre au juste prix pour garantir notre avenir, nos investissements et assurer la transition écologique. A cela s’ajoutent les effets de bord délétères créés par l’encadrement des promotions inscrit dans la loi EGAlim 1 (2018).

Exclues du dispositif, les entreprises du DPH subissent en effet une pression promotionnelle très importante de la part de la Grande distribution. Elles sont devenues la variable d’ajustement dans les négociations commerciales. Ainsi, pour le secteur DPH, l’accroissement du taux de générosité des actions promotionnelles depuis EGAlim est assez net : 38,9% en 2018 vs. 41,8% en 2022[1]. Il atteint 47,4% pour les shampooings, 48% pour les gels douche et 51,1% pour les changes et couches culottes.

Or, en tant que PME-ETI, nous n’avons pas les moyens publicitaires et promotionnels de supporter cette guerre des prix, à l’inverse de nos concurrents, filiales de multinationales, basées à l’étranger.

De surcroît, les multinationales, par leur politique commerciale discriminante au niveau international, attise une concurrence malsaine entre les distributeurs français et les distributeurs européens qui tire encore plus les prix à la baisse. Ainsi nous, ETI et PME, pour qui la France est le premier débouché commercial, sommes les victimes collatérales de ce bras de fer entre les groupes mondialisés et les enseignes.

Dans ce contexte, le Sénat doit s’emparer d’urgence du sujet et voter l’extension immédiate de l’encadrement en valeur de 34% des promotions au secteur DPH. Cette mesure, portée par la FEEF (Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France), est indispensable pour mettre fin à la spirale de destruction de valeur.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs, en tant que représentant des territoires, soyez aux côtés des Entrepreneurs de vos régions. Il est encore temps d’agir pour préserver le tissu industriel de nos PME-ETI françaises et leurs emplois durables !

Liste des Dirigeants PME-ETI signataires :

François Xavier Apostolo, Directeur général de Harris Briochin

Céline et Gabriel Augusto, Co-dirigeants de la Green Family

Alain Ayachi, PDG de Flam’Up

James Christian Bany, Président, et Rabah Chabane, Directeur général, de ABC distribution

Hervé Battaire, Dirigeant de Laboratoires Kisby

Sophie Berdoues Coudouy, PDG de SPBH Berdoues

Geoffroy Blondel de Joigny, Co-fondateur de Naturopera

François Bourdin, Directeur général de Manufacture de l’Ephémère

Valéry Brabant, PDG de Charbonneaux Brabant

Laurence Brely, Présidente de Dismarq

Jean Chanas, Directeur général de AC Marca Ideal

Christelle Chapteuil, Directrice générale des Laboratoires Juva Santé

Jean-Claude Cheffre, Directeur général de Labomai

Laurent Cohen, PDG de Corania

Michael Cohen, Président de DS Distribution

Patrick Dailly, Président de la Savonnerie de l’Atlantique

Jean-Christophe de Salins, Gérant associé de Laboratoire Phytogers

Julie Ducret, Directrice générale de Bio Provence

Guillaume Fievet, Directeur général de Prodef

Maxime Finaz de Villaine, PDG de Bloomup

Hubert Fontaine, Président de Fica Group, Axlead et Exxoplast

Régis Garrot, Directeur La Brosserie Française

Denis Goudigan, Dirigeant de la Compagnie européenne des Parfums

Charles Kloboukoff PDG de la Compagnie Léa Nature

Franck Lacombe, Directeur général de V.N.M.

Dominique Lambert, Directeur général de Coryl Ets Lambert

Jeanne Lemoine, Directrice générale du Groupe Lemoine

Richard Lerosey, Directeur général d’Héritage

Antoine Madrid, Président, Hervé Madrid, Directeur général du Groupe Panther

Olaf Maurice, Gérant de 2MSEA Cosmé

Marco Petrelli, Président de Novamex

Gonzague Pintaud, PDG de ETS Pintaud

Léonard Prunier, Président de la FEEF

Benoît Renauld, Directeur général de Werner et Mertz France

Jean-Louis Scholler, PDG, Olivier Vinot, Directeur général, de CED Cosmetics


[1] Source IRI Liquid data™ -Année 2022 –Concept HM SM